Le CNRS lance la 3e édition de la Semaine Écologie, Environnement Biodiversité du 27 au 31 mai 2024. Des événements régionaux seront organisés dans plusieurs villes de France (voir programme général ici). Le vendredi 31 mai 2024 sera dédié à une journée nationale de clôture à Paris.
L’objectif de la Semaine Écologie, Environnement Biodiversité est de faire connaitre et reconnaitre l’expertise des laboratoires travaillant sur les socio-écosystèmes, en dialogue avec les Zones Ateliers et les Observatoires Hommes Milieux.
En venant en appui à la décision et la résolution de crises environnementales, ces dispositifs contribuent aux objectifs de la troisième stratégie nationale sur la biodiversité et du troisième plan national d’adaptation au changement climatique pilotés par l’Etat.
Événement à Brest
30 mai 2024
Amphi PNBI, Pôle Numérique Brest Iroise, 305 Av. Alexis de Rochon, Plouzané
La matinée brestoise sera consacrée aux socio-écosystèmes et sera l’occasion d’échanger autour d’enjeux scientifiques, environnementaux et de société.
La thématique intitulée « De la production de connaissances à la gestion du territoire : intégration de l'évolution des socio-écosystèmes sur le temps long et de l’évolution des interactions hommes-milieux » sera déclinée sous forme de courtes présentations suivies de moments d’échanges.
Elle sera suivie de la table ronde « Quelles perspectives pour la rade de Brest et la mer d'Iroise en 2050? » qui clôturera la matinée.
Événement gratuit mais inscription obligatoire (dans la limite des places disponibles)
Programme détaillé
9h : Ouverture de la journée
Thématique de la matinée : Patrimoine naturel vs patrimoine culturel
« De la production de connaissances à la gestion du territoire : intégration de l’évolution des socio-écosystèmes sur le temps long et de l’évolution des interactions hommes-milieux »
9h10 – 9h45 : Le projet SeaLex : une approche inter- et transdisciplinaire des trajectoires passées des socio-écosystèmes côtiers atlantiques
Pierre Stephan (CR CNRS, LETG), Marie Hascoët (Parc National Marin d’Iroise) et Gillian Stephan (Doctorant, LETG)
Financé par l’EUR ISblue, le projet SeaLex vise à contribuer de manière significative au débat sociétal contemporain sur l’impact des crises environnementales passées sur les sociétés côtières par une approche rétrospective des trajectoires à long terme des socio-écosystèmes, notamment en termes d’adaptabilité et de résilience sociales, depuis le début de l’’Holocène jusqu’à aujourd’hui, le long du continuum terre-mer dans plusieurs zones côtières pertinentes de l’océan Atlantique Nord. Initié au sein de la Zone Atelier Brest-Iroise, ce projet vise également à construire et/ou consolider un consortium interdisciplinaire original de scientifiques travaillant au sein des équipes de recherche d’ISblue et au-delà, par une réelle intégration des compétences en sciences de la nature, sciences humaines et sociales et sciences de l’ingénieur existant à l’Université de Brest. Ces travaux s’inscrivent dans une dynamique de recherche internationale portée à la fois sur les côtes européennes par le projet européen ARCHE (Alliance for Research on Cultural Heritage in Europe) et sur les côtes de l’Atlantique ouest à travers des travaux menés dans l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon en collaboration avec des équipes canadiennes du Québec (ULAVAL, UQAR, Memorial University). Soutenu par la chaire de recherche ARMERIE (financée par l’UBO et l’INRAP), le projet SeaLex veut également intégrer des historiens, linguistes et archéologues travaillant sur les changements culturels sur le temps long pour explorer un large éventail d’archives culturelles. Cette approche interdisciplinaire des interactions homme-environnement à long terme doit transcender les frontières traditionnelles entre les disciplines en produisant de nouveaux concepts et paradigmes et en tentant de (ré)concilier étude du patrimoine naturel et culturel dans des secteurs où les enjeux de conservation sont forts.
9h45 - 10h25 : Discussion autour du continuum terre-mer de la rade de Brest. Quelles trajectoires socio-écosystémiques sur les deux derniers siècles ?
Aurélie Penaud (MCF UBO, Geo-Ocean) et Clara Valero (Doctorante, Geo-Ocean-LEMAR), Camille Gerard (TerraRade, Syndicat de bassin de l’Elorn) et Nathalie Rey (Brest Métropole)
Nathalie Rey et Camille Gerard introduiront l’état actuel de la rade à travers le projet TerraRade (nom du nouveau contrat de rade porté par Brest Métropole, le Syndicat de bassin de l’Elorn et l’Etablissement Public d’Aménagement et de Gestion du bassin versant de l’Aulne). Aurélie Penaud, porteuse du projet ISblue PACTE fera, dans un second temps, une présentation générale des différentes tâches du projet, et Clara Valero viendra préciser des résultats récents issus du modèle de la Baie de Daoulas étudiée sur la fenêtre 1850 à aujourd'hui. Des échanges se poursuivront suite à cette présentation (quel avenir ? quels enjeux ?).
Le projet ISblue "PACTE" (2022-2026) vise à reconstituer la trajectoire du socio-écosystème de la rade de Brest, en réponse à un faisceau de modifications climatiques et de pressions anthropiques, au niveau des exutoires des principaux fleuves tributaires, l’Aulne et l’Elorn, au cours des deux derniers siècles a minima. Son principal objectif est de reconstituer une frise chrono-systémique d’évolution du socio-écosystème de la rade de Brest par le déploiement d’une stratégie d’étude intégrée combinant (i) la rétro-observation à partir d’archives sédimentaires estuariennes, (ii) l’analyse des archives historiques d’usage et d’occupation des bassins versants, des activités maritimes et des évènements climatiques majeurs, et (iii) la modélisation de la trajectoire physico-biogéochimique du continuum terre-mer.
10h25 - 10h55 : GreenSeas : relire et se réapproprier ensemble la trajectoire des territoires côtiers touchées par les marées vertes en Bretagne…pour quoi faire?
Alix Levain (CR CNRS, AMURE) et Gaelle Vigouroux (conseillère municipale de Crozon, Vice-Présidente du Parc naturel régional d’Armorique et Vice-présidente de l’Etablissement public de gestion et d’aménagement de la baie de Douarnenez)
La prise en charge des marées vertes en Bretagne a désormais une longue histoire, qui se déploie sur plus de 50 ans. Elle est, aussi, une expérience sociale et politique souvent douloureuse, marquée par les conflits, les fragiles espoirs de résolution, la difficulté à mobiliser dans la longue durée, et à donner à comprendre la complexité des réponses sociales et écologiques aux actions de gestion. Que peut-on apprendre de la trajectoire des territoires touchés par les marées vertes en Bretagne? A quoi sert de se repencher sur le passé, alors que l’atteinte des objectifs de bon état des masses d’eau côtières implique encore tant de changements et d’énergie?
Fruit de collaborations de long terme et d’échanges nourris entre les parties prenantes et des chercheur.es issu.es d’une diversité de disciplines scientifiques, le projet ANR GreenSeas (2023-2026) s’appuie sur une approche rétrospective et une analyse transversale de la trajectoire de territoires côtiers soumis à l’eutrophisation en analysant, le long du continuum terre-mer, la complexité des interactions, des couplages et découplages dans l’espace et dans le temps, entre les impulsions politiques, les changements sociaux et socio-techniques et les évolutions des fonctionnements biophysiques et écologiques dans les bassins versants et dans les baies. Il s’appuie sur un partenariat privilégié avec les acteurs professionnels, militants et institutionnels de la baie de Douarnenez, en particulier l’Etablissement public d’aménagement de gestion de la Baie (EPAB).En co-produisant, avec les parties prenantes (gestionnaires, collectivités, habitants, acteurs agricoles, organisations environnementalistes...), des connaissances et des outils appropriables et remobilisables dans l’action collective et la gestion, il fait le pari que l'analyse partagée des trajectoires passées permet de soutenir les réflexions sur les possibilités d’évolution future des territoires. Deux questions sont instruites en particulier par le projet :
- dans quelles conditions l'expérience sur le long terme des dommages environnementaux et de la conflictualité liée à l’eutrophisation peut-elle favoriser l’émergence de stratégies d'adaptation efficaces aux problèmes environnementaux plus larges liés aux changements globaux (changement climatique, érosion de la biodiversité...) ?
- l’accent mis sur l‘élément azote dans la résolution du problème de l’eutrophisation permet-il ou empêche-t-il de traiter et de prendre en compte d'autres questions centrales de durabilité pour les territoires concernés ?
10h55- 11h20 : Pause café
11h20- 12h30 : Table ronde - Quelles perspectives pour la rade de Brest et la mer d'Iroise en 2050?
Philippe Le Niliot directeur délégué par intérim du Parc Naturel Marin d’Iroise
Anne Marie Tréguier (DR CNRS, LOPS), co-présidente du Haut Conseil Breton pour le Climat
Yvan Pailler (PR UBO, LETG)
Pierre Stephan (CR CNRS, LETG)